Bonjour !
Si vous avez lu ma biographie, vous aurez noté que je viens du Cinéma d’animation, et même plus précisément, de l’animation 2D traditionnelle ! Oui, oui, celle d’avant la 3D et les ordinateurs ! Figurez-vous qu’il y a encore des studios qui travaillent l’animation “à la main”, à l’ancienne, avec tablette lumineuse et barres à tenons.
En animation, les tables sur lesquelles l’on dessine ressemblent peu ou prou à cela (bon, là c’est le modèle léger, mais ce sont le plus souvent des tables complètes) : une table avec un disque de plexiglass, derrière lequel est disposé une source lumineuse : lampe, ampoule ou réglette LED, en général.

Le principe de la table lumineuse est simple : avoir une source lumineuse sous votre dessin, pour vous permettre de le remettre au propre, sur une nouvelle feuille, par transparence.
Voilà comment cela fonctionne, étape par étape :
Après avoir mûrement réfléchi (un bon dessin s’élabore déjà à 70% dans la tête !), vous faites un crayonné bien charbonneux, avec des coups de gommes et tout, pour essayer de poser les bases de votre dessin (en terme de volumes, de proportions et de dynamique).
Une fois ce croquis élaboré et après être arrivé à quelque chose vous satisfaisant, il vous faut le remettre au propre. Pour cela, il existe tout un tas de possibilités :
-Si vous travaillez sur la même feuille : Réalisez votre croquis avec un crayon “Col-Erase” ( ou crayon bleu inactinique) : ces crayons de couleurs (en général, bleus ou rouges, mais on peut les trouver de toutes sortes de coloris) ont la particularité de ne pas passer au scanner ni à la photocopieuse. Vous pouvez donc repasser au gris ou à l’encre sur votre dessin au col-erase et le photocopier ou le scanner. Ces crayons existent en “crayon de bois” , ou en mines pour portes-mines (moins pratique, de mon point de vue, car les mines se cassent facilement, et j’aime bien “charbonner” mon croquis).

-Si vous souhaitez reproduire votre dessin “au propre”, sans passer par l’utilisation d’un papier calque ( ou carbone, peu importe), il va vous falloir une source de rétro-éclairage.
La moins chère, à portée de tous : une bonne vieille fenêtre (pas trop sale, il faut que la lumière passe à travers, tout de même !). Le mode opératoire : Nettoyez et dégraissez votre fenêtre, puis une fois sèche, scotchez dessus votre croquis. Apposez ensuite sur cette feuille une autre feuille, vierge, que vous pouvez scotcher ou non ( cela dépend de la résistance de votre papier, de la force de votre scotch, etc.), ce sera votre “mise au propre”. Il ne vous reste plus qu’à redessiner patiemment votre dessin au crayon, en vous servant de la transparence du papier et de la luminosité de votre fenêtre (OK, j’ai oublié de préciser, ça ne fonctionne pas la nuit ! )… J’ai utilisé cette technique de nombreuses années (toute mon adolescence, en fait !), elle fonctionne très bien et ne coûte rien, à part un peu de fatigue au niveau des bras (d’où l’intérêt de scotcher vos feuilles- vous pouvez faire des pauses et reprendre où vous en étiez ! )
La solution intermédiaire, pour bricoleurs : lorsque j’ai intégré mon école d’animation, mon père m’a bricolé une table lumineuse ultra-imposante (plus grand qu’un A3), avec un plan incliné. Ce mastodonte m’a servi de nombreuses années, et pas seulement pour dessiner ( je l’ai également utilisé pour réaliser des films d’animation en sable ou en ombres chinoises). Bien que cette table soit démontée aujourd’hui (n’ayant pas survécu à de multiples déménagements), elle m’a longtemps été très utile. L’important, à l’époque, était surtout de penser aux trous d’aération pour éviter que les ampoules ne chauffent, mais avec des réglettes LED vous n’aurez plus ce souci 🙂 ! Vous pouvez même trouver des tutos pour construire la vôtre, en bois, en carton ou bricolée (2 boîtes à chaussures de même hauteur, une plaque de plexiglass blanc et une réglette LED au bout d’un fil électrique, pas besoin de plus 😉 !
Les solutions High-Tech : Les tablettes lumineuses à LED, ultra plates. Alors ça, ça a été un des chocs visuels de ma vie ! Lors d’une séance de dédicaces de BD, j’ai vu ma voisine de table sortir cet objet de son sac à dos et le brancher à son ordinateur. Ce n’était ni un écran tactile, ni un pad, ni un scan… mais tout simplement une table lumineuse ultra-plate, permettant de mettre un dessin au propre n’importe où, avant l’étape du scan et de la colorisation. La marque utilisée par ma voisine était une Huion, et elle en était très satisfaite (elles existent en plusieurs formats, mais pour une poignée d’euros de plus je vous conseille le format A3).
Personnellement, cela fait quelques années que j’ai passé mon “workflow” en tout numérique, je ne travaille donc plus du tout sur papier ( je réalise mes esquisses sur différents calques dans mes logiciels de dessin, qu’il s’agisse de Procreate, d’Affinity ou de Clip Paint Studio), je n’ai donc pas ressenti à l’époque le besoin d’investir dans ce matériel. Il n’empêche que, si j’avais été étudiante, je pense que je n’aurais pas hésité à m’offrir ou me faire offrir cette tablette lumineuse à LED (tellement plus belle et pratique à transporter que mon mastodonte en bois !)

Dernière chose, un accessoire des plus utiles, que vous travailliez sur tablette graphique ou table lumineuse, pour du graphite ou de l’encrage, bref, pour tous vos travaux graphiques : un smudgeguard, ou gant de dessin. Ce sont des demi-gants en nylon, la plupart du temps avec 1 ou 2 doigts, et existant en 3 tailles. C’est bien simple, j’en ai 3 à la maison pour ne jamais en manquer ! Je n’arrive tout simplement plus à travailler sans : ça améliore la glisse sur l’écran ( et donc la qualité du trait), et sur papier cela évite que la feuille ne colle à la main avec la transpiration, que l’on étale le graphite derrière soi… bref, si vous ne deviez investir que dans un seul matériel de dessin, je vous recommande chaudement le smudgeguard ( malgré son nom impossible à prononcer! )
En espérant que cet article vous ai été utile, et à bientôt 🙂
Anne
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