Construire sa carrière créative, épisode 5 : Confronter un projet au monde réel, partie 2/2.

focused professional artist drawing at table

Bonjour, et bienvenue dans la suite (et fin) de cet article en 2 épisodes sur la notion de “Side-Project” 🙂 !

Dans la première partie de cet article (à relire ici), nous avons abordé la notion de projet, et les différents blocages pouvant nous freiner, en tant que créatifs (peur de montrer son travail personnel, de s’exposer à des mauvais commentaires…).

Nous avons également vu tous les bénéfices que l’on pouvait retirer à mener un “side-project” jusqu’à son terme, et ils sont nombreux. Cela :

-booste votre confiance en vous, et c’est une raison déjà suffisamment importante pour justifier à elle seule l’exercice !

-vous fait connaître du public, ou en tout cas d’un certain public, celui que vous souhaitez toucher, et peut même vous amener à fédérer une petite communauté autour de votre travail,

– vous permet d’obtenir des retours encourageants sur votre travail. Vous savez qu’on vous suit, vous ne voulez pas décevoir ces personnes et vous donnez le meilleur de vous-même, créant un cercle vertueux.

-prouve à vos futurs clients de quoi vous êtes capable,

-vous amène à travailler d’autres techniques, à mettre en place une organisation de travail différente ( pour être efficace sur votre temps libre), etc.

-alimente votre portfolio, et vous permettra peut-être de diffuser ce travail sur différents supports ( écrire un blog sur cette création, documenter votre travail, etc.).

Il est quelquefois intéressant de laisser libre cours à sa créativité, sans stratégie, juste pour voir où nous embarque notre imaginaire. Mais il se peut aussi que vous souhaitiez englober vos side-projects dans votre stratégie plus large, en lien avec votre carrière créative. C’est en tout cas ma manière de procéder, celle qui m’a le plus nourri dans ma pratique professionnelle, et qui me motive pour mener mes projets à leur terme.

Voici 4 leviers interconnectés, que vous pouvez actionner ensemble ou séparément, pour obtenir de meilleurs résultats par rapports à vos efforts.

LES 4 LEVIERS :

1- L’effet miroir :

Votre side-project doit refléter votre but. Par exemple, si vous souhaitez travailler dans le graphisme et la mise en page, pourquoi ne pas commencer à travailler sur cela ? Une de mes amies a, par exemple, aidé son père, forgeron à la retraite, à réaliser un livre pour transmettre toutes ses techniques de forge ( M. , tu te reconnaîtras si tu lis ces lignes 😉 !). Elle a pris des photos de l’atelier, réalisé les dessins explicatifs, et son père les textes. Puis elle a géré toute la mise en page et l’impression, et leur livre est désormais en vente en auto-édition. Un magnifique exemple de side-project, mené à son terme, et qui a débouché sur un livre d’art plein de sens et de transmission.

Définissez votre cible ( en vous aidant de tous les articles précédents de la série “Construire sa carrière créative”), puis créez ce que vous aimeriez créer pour elle ! Vous êtes fan d’un groupe de musique ? Créez un visuel ou une pochette pour eux. Vous voudriez être édité comme illustrateur dans un magasine ? Créez le magazine dont vous rêvez (en utilisant, pourquoi pas, du texte de substitution et un “mock-up” pour la mise en page)…

Vous ne pouvez, ni devez, attendre qu’on imagine de quoi vous êtes capable. Allez au-devant des attentes et montrez ce que vous savez faire. Cela prouvera aux yeux de vos cibles que vous êtes exactement la personne qu’ils recherchent !

2- La générosité :

Allez jusqu’au bout de votre idée, et partagez-la au monde, généreusement. Si vous tombez, au détour d’un site ou d’un magasin, sur une incroyable bonne affaire, qu’allez-vous faire ? Vous allez prévenir votre entourage d’aller y jeter un oeil pour en profiter également, pas vrai ? C’est une réaction humaine et normale, et vous pouvez vous appuyer sur ce principe pour diffuser votre travail.

Ma BD en ligne, avant d’être éditée sous la forme de 2 albums, était (et est toujours, sur le site amilova) disponible en lecture gratuite, pour tous. C’est cela qui m’a permis de rassembler une communauté de lecteurs fans, prêts à s’engager et à me soutenir dans ma campagne Ulule.

Vous pouvez aussi créer un site dédié ou une chaîne Youtube, pour expliquer votre mode de travail, diffuser vos croquis préparatoires, impliquer les gens autour de vous… Si votre travail est généreux et connecte les gens, le bouche-à-oreille se fera spontanément. Et il s’agit là de la meilleure recommandation, organique, pour votre travail, je vous l’assure !

3- La connexion :

Ce n’est vraiment que tout récemment, que j’ai commencé à m’appuyer sur les réseaux sociaux pour diffuser mon travail. Dans la continuité du levier précédent, il faut qu’une première personne ai accès à votre travail afin d’en parler autour d’elle. Plus vous ciblerez les personnes suivies et/ou influentes dans le milieu que vous souhaitez toucher, plus vous serez susceptible d’atteindre votre cible et de laisser le “bouche-à-oreille” travailler pour vous.

Par exemple, j’ai récemment posté une capture d’écran du travail que je réalise pour le CNRS en ce moment. Auparavant, je me serais simplement contentée de mettre ce post sur LinkedIN ( réseau que j’ai ciblé pour ma communication, comme je travaille essentiellement en BtoB)… mais cette fois-ci, j’ai cité les personnes avec qui j’ai travaillé, mis les bons “hashtags”, demandé quelques recommandations, et… mon post est devenu viral, avec plus de 15 000 vues en quelques jours ! Il est donc monté en bonne position dans les algorithmes du réseau, et a offert une visibilité inattendue à mon travail.

Grâce à ce simple post, j’ai reçu des demandes de connexion de personnes travaillant dans des magazines scientifiques, démontrant leur intérêt pour mon travail… et peut-être un débouché pour mes illustrations.

À votre tour, réfléchissez. Comment pouvez-vous connecter les personnes de votre réseau à votre travail ? Famille, collègues de promotion, anciens professeurs, personnes que vous suivez, pairs, clients ?… Quel que soit la manière dont vous procèderez, c’est le premier pas qui compte. Vous affinerez votre manière de communiquer au fur et à mesure (définir le meilleur réseau, le meilleur créneau, les meilleures personnes qui vont partager ou interagir, la meilleur façon d’écrire, etc.).

4- L’endroit :

Enfin, l’endroit où vous allez diffuser votre travail est aussi important que ce que vous avez réalisé. Pour donner la meilleure chance de visibilité à votre travail, essayer de trouver un endroit qui ne soit pas encore saturé de contenus similaires au vôtre. Il va s’agir de se démarquer de la masse.
Votre choix de diffusion devrait se situer à l’intersection de ce que vous aimez faire, et l’endroit que fréquente la cible que vous souhaitez toucher. Par exemple, je vous citais plus haut mon choix d’utiliser LinkedIn pour diffuser mon travail d’illustration. À priori, ce n’est pas le choix le plus instinctif auquel on penserai : LinkedIn est un réseau très “corporate”, et la plupart de mes ami.e.s illustrateurs et illustratrices postent plutôt sur Instagram ou Facebook… Mais c’est justement là où je veux en venir :

-Comment se démarquer sur Instagram, réseau par essence visuel, où TOUT le monde poste des photos, dessins, illustrations… ? Pour moi, ce n’est pas là que je pourrais me démarquer.

-Qui va sur Instagram ? Pas les scientifiques, ou les chefs d’entreprise, que je souhaite toucher, puisque je ne propose mes prestations visuelles qu’en BtoB.

Clairement, être sur Instagram n’est pas (encore) une stratégie efficace pour développer mon activité, donc je centralise mes efforts de diffusion au bon endroit.

Prenez, vous aussi, le temps de réfléchir à l’endroit où vous allez poster votre travail. Si vous étiez coiffeur, iriez-vous vous installer dans une rue où 5 autres coiffeurs sont déjà installés, ou iriez-vous prospecter le nouveau centre commercial qui vient d’ouvrir, où les boutiques ne sont pas chères et où il n’y a pas encore de concurrence ? Pensez à votre projet créatif de la même manière. Y a-t-il des formats de diffusion encore peu exploités dans votre activité ? Story sur les réseaux ( et si oui, lequel ?), podcasts, expériences en live, applications pour mobiles… ? Par exemple, dans le domaine de la BD et du webcomics, les dessinateurs Balak et Malec ont lancé il y a quelques années, le “Turbomédia”, fonctionnant avec Flash. Il s’agit de comics interactifs, utilisant de manière très originale les sons, les animations, la vidéo, etc. Ce format reste sous-exploité, malgré un énorme potentiel, de mon point de vue… et aujourd’hui, la technologie Flash est vouée à disparaître sur Internet. N’y a-t’il pas des choses à creuser avec le HTML, par exemple ?

Vous l’aurez compris, je crois fermement qu’en tant que créatif, vous avez toutes les cartes en main pour construire votre réussite, sans avoir besoin de passer par des intermédiaires. Formez-vous aux techniques de ventes, lisez le Personal MBA… et fuyez la sous-traitance, les plate-formes de mise en concurrence et les agents. Voilà 10 ans que je vis du freelancing et je n’ai jamais eu besoin de passer par eux (… oui, j’ai fait un peu de sous-traitance au début de mon activité, mais j’ai vite fui ces contrats !).

Si la vente et le marketing sont des compétences nécessaires pour vous permettre de vivre de votre art, rassurez-vous : ces compétences s’acquièrent au fur et à mesure, et peuvent même être fun ! Nous verrons dans le dernier épisode comment démarcher et analyser vos progrès, et en attendant, si mes conseils vous sont utiles, n’oubliez pas de :

-Vous inscrire à ma newsletter pour recevoir les “sketchnotes” de la méthode LiveMentor ; des planches dessinées pour apprendre le freelancing avec légereté et efficacité !

-Commander mon livret “Méthode 80/20” dans MA BOUTIQUE pour analyser votre activité, faire les bons choix stratégiques, et développer votre chiffre d’affaires 🙂 !

À bientôt !

Anne

Publié par AnneB

Illustratrice, scribe, mais aussi musicienne, formatrice et auteure... Free-lance, je suis ouverte à toute proposition de collaboration, rencontrons-nous !

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