Augmentez vos revenus grâce à vos “sous-produits” !

brown wood shred

Bonjour !

Il y a quelques semaines, j’ai animé, au sein de ma Coopérative d’Activité et d’Emploi ( une CAE-SCOP, j’en parle dans mon article sur le statut professionnel), un atelier sur la vente de “sous-produits” et de produits dérivés.

Lorsqu’il s’agit de diversifier les revenus d’un travail créatif, les “sous-produits” peuvent s’insérer dans le cadre d’une vision entrepreneuriale élargie. Voyons ensemble de quoi il s’agit, et comment procéder 🙂 !

Tout d’abord, qu’est-ce qu’un “sous-produit” , et en quoi est-ce différent d’un produit dérivé ?

Un sous-produit est un résidu généré lors de la fabrication, ou réalisation, de votre produit principal.

Il peut être non intentionnel, imprévisible ou accidentel, et vous pouvez le réutiliser dans la conception d’un autre produit fini, ou l’utiliser tel quel.
Par exemple : Pour la construction d’une charpente, l’artisan va écorcer les troncs, les scier, les tailler, les poncer, etc. Les “sous-produits” générés par le travail sur cette charpente (produit fini), seront par exemple les écorces (récupérées pour du bardage), les copeaux, la sciure (revendue en sacs, pour les toilettes sèches, le compost, etc.)

Prenez également l’exemple de coiffeurs, qui vendent leur prestation ( le produit fini), mais peuvent revaloriser les cheveux coupés (pour la réalisation de perruques, de boudins flottants anti-marée noire, etc.). Ou encore les cuisiniers qui s’orientent vers du “zéro déchet” et revalorisent leurs épluchures, de l’isolation réalisée à partir de vieux vêtements, etc. On s’approche du concept d’économie circulaire, et de la phrase de notre cher Lavoisier : “Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme”.

Un produit dérivé, à l’inverse du “sous-produit”, demande un minimum de travail de création. Il se rattache à votre produit principal, mais doit être créé de toutes pièces.

Par exemple, prenez toutes les licences cinématographiques existantes : Disney, Avengers, Star Wars, etc. Les produits dérivés des films seront des livres, peluches, jouets,… ayant nécessité, pour leur part, un vrai travail de conception et de réalisation.

Ces produits ( produits dérivés et “sous-produits”) gravitent autour de votre produit principal, et peuvent vous aider à diversifier vos revenus, toucher de nouveaux clients ou… survivre en période de crise. Voyons la leçon d’un maître en la matière…

Disney, maître du “Cross-media” dès… 1957 !

Voici un schéma, datant de 1957, et qui illustre à merveille la vision entrepreneuriale de Walt Disney.

Tiré d’un article du Harvard Business Review ( https://hbr.org/2013/05/what-makes-a-good-corporate-st)

Au centre de ce schéma, vous retrouvez les films réalisés pour le cinéma, qui ont été, durant des années, la principale vitrine de Disney auprès du grand public ( = son activité principale).

Tout autour de cette activité, gravitent diverses industries ( musique, TV, publicités, publications, attractions), et des produits, que l’on peut ranger en deux catégories :

-Les sous-produits : Livres illustrés reprenant l’histoire et les illustrations existantes du film, musiques extraites du film et mises sur CD, avec des images du film pour illustrer la jaquette, ventes d’originaux, ventes de livres “The art of….” compilant les recherches et storyboards à l’origine des films, etc.

-Les produits dérivés : tout ce qui est vendu dans les parcs d’attraction, les magazines annonçant les prochaines sorties (Picsou mag, Le journal de Mickey…), les jeux vidéos, etc.

En diversifiant ainsi son activité ( les films) sur autant de supports variés, l’entreprise Disney s’assure de rester toujours, d’une façon ou d’une autre, présente dans l’esprit de ses clients, de toucher de nombreuses catégories de publics, et enfin, de diversifier ses revenus.

Ok pour Disney, mais… en quoi cela peut-il me concerner ?

J’y viens 🙂 !

En tant que créateur, vous pouvez vendre vos réalisations en intégrant deux sortes d’économies :

-l’économie de stock : Il s’agit le plus souvent de créer, ou d’éditer, en stocks suffisant, vos créations (dessins, livres, BD, cartes postales, créations en tissu, papier, carton, etc) afin de les vendre.

Le schéma que vous suivez est celui-ci : création, stockage, vente et envoi (puis suivi après-vente, etc.). Il s’agit d’un revenu actif ( c’est votre temps de travail qui est rémunéré), et c’est le modèle économique de la plupart des créateurs.trices. et/ou artisans.

-l’économie de la connaissance : Ici, il va s’agir de vendre les connaissances que vous avez accumulées sur un sujet donné (votre coeur de métier, par exemple, ou un outil particulier, etc.), sans que cela ne vous enlève cette connaissance (vous l’avez toujours, tout en enrichissant quelqu’un d’autre avec). Dans cette catégorie se retrouvent tous les tutos, livres papier ou physiques, les cours en ligne, les sites et blogs, les formations, les podcasts, etc.

Le schéma suivi ici est ce dernier : création, diffusion, génération de revenus (ventes en ligne, publicités, etc.) et suivi de vos clients/communauté. Il s’agit le plus souvent d’un revenu passif (votre temps de création n’est pas rémunéré lorsque vous créez votre support, mais celui-ci reste à disposition d’un large public, durant des années), et c’est le modèle économique de la plupart des vendeurs sur le web.

Personnellement, je suis passée par ces deux modèles économiques. Je vous ai peut-être déjà parlé de mon expérience d’auteure de BD, d’abord auto-éditée, puis éditée sous contrat chez un petit éditeur indépendant ? Dans chacun de ces cas, je me suis retrouvée avec des stocks d’albums à écouler, soit auprès de mes proches, soit en librairies ( avec des commissions sur les ventes allant jusqu’à 30% du prix de l’album…), soit sur des festivals lors de séances de dédicaces… Et croyez-moi, si vous n’avez pas une fanbase qui vous suit, connait votre travail et est prête à débourser un peu d’argent pour encourager votre création, hé bien…. Vous rentrerez difficilement dans vos frais, et risquez fort de travailler à perte.

(Petit aparté : je profite d’aborder ce sujet pour vous informer de la mise en place d’une plate-forme indépendante d’édition de BD française, créée par, et pour, les auteurs : Exemplaire. Le constat à l’origine de ce projet est assez édifiant, je vous encourage à le lire ( juste ici).

En quelques années, (le temps de la durée de ma cession de droits, sur mes deux albums, à mon éditeur), j’ai à peine touché quelques centaines d’euros de droits d’auteur.

Par contre, lorsque j’ai commencé à écrire des PDF sur mon travail ( les logiciels que j’utilise, ma technique pour sketchnoter, mes conseils de freelance…), j’ai cumulé plus de 7000€ de ventes en deux ans (PDF et livres imprimés à la demande, sans stock), de manière totalement passive (et sans user de marketing agressif, ce dont je suis plutôt fière 🙂 !).

Écrire sur mon quotidien de freelance, sur les outils que j’utilise au quotidien, ou créer une newsletter sketchnotée à partir d’un livret sur lequel j’ai travaillé, sont des “sous-produits” de mon activité principale, qui est de réaliser des synthèses graphiques pour des clients ( c’est ce qui me fait vivre).

Et vous, quels pourraient être vos “sous-produits” ?

Voici un petit schéma à reproduire, sur une feuille blanche, chez vous. Il reprend le principe du “Mind-mapping”, et peut vous aider à avoir une vision plus globale de votre stratégie créative et entrepreneuriale… Car oui, depuis le temps que vous lisez mes articles, vous savez maintenant à quel point j’insiste sur le fait qu’un créateur doit apprendre à se vendre, pour vivre de son art !

Au centre de votre feuille, vous allez dessiner un cercle. À l’intérieur, notez votre activité principale, celle sur laquelle vous orientez vos efforts et qui vous rapport le plus en termes de Chiffres d’Affaires (oui, c’est toujours mieux d’avoir une activité principale à peu près pérenne avant de songer à vous diversifier, mais ce n’est pas obligatoirement un frein).

Puis, vous allez définir diverses branches partant de cette activité : ce seront vos sous-produits potentiels. Pour définir ces branches, pensez à ce qui compose votre coeur de métier.

Enfin, ces sous-produits auront eux-mêmes des ramifications plus fines : il s’agira de vos prospects, de vos modes de communication, des réseaux sur lesquels vous voulez apparaître, de l’expertise que cela va vous ramener, du coût et du bénéfice estimé, etc.

Prenons par exemple le cas d’une conteuse, que nous appellerons C. ( étude de cas réel, durant l’un de mes ateliers) :

Le coeur de métier de C. est de réaliser des spectacles de contes, et des ballades contées. Hors, la pandémie de Covid a mis à mal son activité professionnelle. Elle envisage de diversifier son activité, mais ne sait pas encore vers quoi.

Dresser le “mind-map” de son activité et de ses connaissances métier va permettre d’élargir sa vision.

Au centre : son activité de conteuse, qui nécessite au moins 3 grandes capacités métiers : Mener un spectacle de contes (FAIRE), Structurer une histoire (COMPRENDRE la structure narrative), utiliser son corps et sa voix ( RESSENTIR).

Maintenant que C. a défini ses compétences principales, il est possible d’élargir sa vision :

-Les “ateliers contes” peuvent se tenir en ligne ou en présentiel, et donner lieu à des vidéos.
-Le rapport au corps et à la voix, qu’elle maîtrise, peuvent donner lieu à du coaching vocal. Si elle rajoute l’aspect “storytelling” (la structure narrative), elle peut coacher des personnalités politiques, des journalistes, scientifiques, managers, etc.

L’ensemble de ses réflexions, productions, peuvent venir alimenter un site, une newsletter, un podcast, etc.

C. a maintenant une vision plus globale de son domaine d’expertise. Il lui reste maintenant à définir ses priorités et à mettre en place un plan d’action pour structurer tout cela.

Il en va de même pour n’importe quel créateur/artisan. SI vous vous êtes mis à votre compte, c’est que vous êtes compétent.e dans votre coeur de métier, et que vous vous situez au moins au niveau 3 du schéma ci-dessous ( schéma “compétent-conscient”).

Vous avez “oublié” que vous savez faire de nombreuses choses, et que vous pouvez les mettre en valeur de plein de manières différentes !

J’espère que cet article vous aura donné quelques pistes pour diversifier votre activité ? Et si vous souhaitez aller plus loin, vous pouvez télécharger mon manuel de la méthode 80/20, que j’ai enrichi de 17 pages d’informations sur les sous-produits, les systèmes, les outils d’automatisation… Soit 47 pages de conseils et d’infos pour booster votre activité, juste à portée de clic, ci-dessous 😉 !

À très bientôt !

Anne

Publié par AnneB

Illustratrice, scribe, mais aussi musicienne, formatrice et auteure... Free-lance, je suis ouverte à toute proposition de collaboration, rencontrons-nous !

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